MOF 2023 : 5 talents au sommet


Publié le 20 juin 2023

Après cinq ans d’absence, le concours  » un des meilleurs ouvriers de France » catégorie coiffure était de retour avec une finale organisée en avril dernier. Cette première édition depuis la pandémie de Covid-19 a consacré 5 artisans-coiffeurs parmi des centaines de candidats.

Denis Wittmer connaît bien son affaire, « je suis un vieux MOF », explique-t-il avec humour. L’artisan a obtenu son titre en 1991 à l’âge de 24 ans. C’est aujourd’hui en tant que président des deux dernières éditions de l’Un des Meilleurs Ouvriers de France pour le secteur de la coiffure qu’il perpétue la tradition.


Si le secteur de la coiffure compte bon nombre de prestigieux concours, pourquoi le MOF est-il le plus complexe ?
Denis Wittmer : On demande à nos candidats de transformer l’ordinaire en extraordinaire, de réaliser des choses que tous les professionnels de la coiffure doivent savoir faire, et d’aller plus loin en créant quelque chose d’exceptionnel. On ne choisit pas sa matière, on doit savoir tout faire, c’est la grosse difficulté, nous rencontrons de très grands champions dans différentes disciplines, qui échouent ici à certaines épreuves. Il n’y a pas de secrets, pour être prêt au MOF, il faut maîtriser son métier dans tous ses aspects.


Un parcours du combattant donc, et qu’apporte-t-il ?
D. W. : Obtenir le titre, c’est déjà être reconnu par ses pairs, une chose précieuse pour chaque artisan. Et rien ne vaut le prestige d’être MOF en termes de notoriété publique. Le col bleu-blanc rouge, c’est un peu le Graal. Et on le remarque dans nos sélections, de nombreux champions d’Europe ou du monde, de concours prestigieux, tentent ensuite de se présenter au MOF. C’est la marche ultime !


Quelles qualités doit-on avoir pour être MOF ?
D. W. : Il faut bien sûr avoir du talent, mais il faut aussi travailler à l’excellence au quotidien, et toujours se remettre en question. Beaucoup de professionnels sont talentueux, aiment ce qu’ils font et le font bien, ils mettent du cœur à l’ouvrage. Mais il suffit parfois d’un geste pour que tout soit parfait, et il faut parfois des heures de travail pour maîtriser ce geste parfait. Je trouve que c’est un investissement qui se fait de plus en plus rare et qui est pourtant nécessaire à l’obtention du titre.

MOF en 1991 à l’age de 24 ans, Denis Wittmer a été président des deux 
éditions coiffure du concours Un des Meilleurs Ouvriers de France.

MOF en 1991 à l’âge de 24 ans, Denis Wittmer a été président des deux éditions coiffure du concours Un des Meilleurs Ouvriers de France.

Les lauréats 2023

Pascale Caccaro
(Meuse)

Pascale Caccaro s’est lancée dans l’aventure sous l’impulsion d’une amie MOF : « C’était intense, il fallait tenir la pression au quotidien, nos coachs étaient toujours très exigeants. C’est normal, car ils attendaient le meilleur de nous-même. Quand j’ai découvert que j’étais lauréate, je n’y croyais pas ! »

Stéphanie Comte
(Haute Savoie)

Après des championnats d’Europe et du Monde, Stéphanie Comte voulait « finir en apothéose » avec le MOF. « J’ai longtemps préparé ce concours, bien que j’ai tout fait pour réussir, c’est un soulagement », explique la professionnelle qui veut désormais se consacrer au domaine artistique.

Justine Arquillière
(Loire)

Titrée Meilleure Apprentie de France il y a une dizaine d’années, obtenir le MOF était donc la suite logique, un véritable « projet de vie » selon Justine Arquillière. « J’y ai déjà participé en tant qu’assistante auparavant, on y apprend beaucoup ! C’est intense mais on peut compter sur le soutien de nos proches. »

Sylvain Lipinski
(Pas-de-Calais)

« J’ai toujours adoré l’adrénaline de la compétition et j’attendais impatiemment de revivre ça », déclare Sylvain Lipinski. Et l’artisan coiffeur en redemande : « Je pousserai l’avenir à me surprendre encore ! » Il envisage de se développer davantage dans le domaine artistique.

Gwendoline Travard
(Loire)

« On s’entraîne les soirs après le travail, les week-ends, on laisse de côté pas mal d’aspects de notre vie pour arriver à cette reconnaissance ultime », explique Gwendoline Travard qui voit cette étape comme « le tout début d’une nouvelle aventure, pleine de perspectives et d’opportunités ».

ÇA PASSE
OU ÇA CASSE !


Là où un podium vient généralement récompenser les meilleurs talents, le Mof récompense sans limite ceux qui ont atteint l’excellence : « Cette année, nous avons 5 lauréats, l’édition précédente, en 2018, seul un artisan a obtenu le précieux titre, et en 2015, ils étaient 10. Aucun des membres de la promotion 2010 n’a eu le Mof, simplement parce que le jury avait estimé que personne n’avait le niveau nécessaire. »