Période d’essai en salon : les spécificités de la Convention collective de la coiffure
Publié le 6 juillet 2023
Est-il possible de prévoir une période d’essai pour un(e) coiffeur(se) ?
Il est tout à fait possible de commencer un contrat de travail par une période d’essai dans la coiffure. La convention collective nationale de la coiffure encadre sa mise en place.
A quoi correspond la période d’essai ?
La période d’essai se définit comme la période permettant à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment au regard de son expérience et au salarié d’apprécier si les fonctions occupées lui conviennent.
La période d’essai est-elle automatique ou obligatoire ?
La période d’essai n’est pas automatique, ni obligatoire et elle ne se présume pas. Pour s’appliquer elle doit être prévue dans le contrat de travail du salarié.
Dans quels cas la période d’essai est-elle impossible ou limitée ?
Pour le salarié qui a suivi une période d’apprentissage avant d’être recruté en CDI, en CDD ou en contrat de mission (intérim), il n’est pas possible de prévoir une période d’essai.
Lorsque le salarié finit un CDD et poursuit son travail chez le même employeur en CDI, le nouveau contrat peut prévoir une nouvelle période d’essai. Toutefois, la durée du ou des CDD précédent(s) est déduite de la période d’essai prévue dans le CDI.
Combien de temps peut durer une période d’essai ?
Pour un CDD, ce sont les dispositions légales qui s’appliquent et la durée de l’essai varie en fonction de la durée prévue du contrat :
- Si le CDD est prévu pour une durée inférieure à 6 mois : la durée de la période d’essai est calculée à raison d’un jour par semaine sans pouvoir dépasser 2 semaines.
- Si le CDD est prévu pour une durée supérieure à 6 mois : la durée maximale de la période d’essai est de 1 mois.
Lorsque le CDD ne comporte pas de terme précis, une durée du contrat minimale doit être prévue. La durée de la période d’essai est alors calculée en fonction de cette durée minimale.
Pour les CDI, la Convention collective prévoit des durées particulières :
- Pour les employés et agents de maîtrise : la période d’essai peut être de 2 mois maximum renouvelable 1 fois pour 1 mois.
- Pour les cadres, la période d’essai est de 3 mois maximum renouvelable une fois pour 3 mois.
Attention : pour que le renouvellement soit possible, il doit obligatoirement être prévu dans le contrat de travail.
Comment se décompte la période d’essai ?
La période d’essai se décompte toujours de manière calendaire (tous les jours de la semaine comptent y compris les jours fériés ou chômés).
Elle débute le 1er jour de travail. Elle ne peut pas être décalée.
Le décompte est effectué de la même manière pour le salarié à temps plein et le salarié à temps partiel.
Comment mettre en œuvre le renouvellement de la période d’essai ?
Le salarié doit expressément accepter le renouvellement de la période d’essai. Il est donc fortement conseillé de signer un avenant au contrat prévoyant le renouvellement de la période d’essai.
Avant d’envisager le renouvellement de la période d’essai à l’initiative du salarié ou de l’employeur, la Convention collective prévoit qu’un entretien pourra se tenir à mi-période afin de faire un bilan d’activité et d’adaptation au poste de travail. A l’issue de cet entretien il sera décidé d’un commun accord soit la rupture de la période d’essai, soit la reconduction de cette dernière.
Quelles sont les incidences des absences du salarié lors de la période d’essai ?
Toute suspension du contrat de travail (notamment arrêt de travail pour maladie ou accident de travail, congés payés, etc…) intervenant pendant la période d’essai la prolonge de la même durée.
Comment rompre de manière anticipée la période d’essai ?
Pendant la période d’essai, le contrat de travail peut être rompu librement par l’employeur ou par le salarié. Aucune justification n’a besoin d’être apportée.
Toutefois, les circonstances de la rupture peuvent être considérées comme abusive par le juge, notamment si celle-ci n’est pas liée aux compétences du salarié (rupture discriminatoire, pour raisons économiques, etc…).
Un délai de prévenance doit par ailleurs être respecté.
Si le salarié souhaite rompre la période d’essai, il doit respecter un délai de prévenance :
- De 24 heures si sa durée de présence dans l’entreprise est inférieure à 8 jours ;
- De 48 heures si sa durée de présence est au moins de 8 jour.
Si l’employeur souhaite quant à lui rompre l’essai, il doit respecter un délai de prévenance :
- De 24 heures si la durée de présence du salarié dans l’entreprise est inférieure à 8 jours ;
- De 48 heures si la durée de présence du salarié est comprise entre 8 jours et 1 mois ;
- De 2 semaines, si la durée de présence du salarié est comprise en 1 mois et 3 mois ;
- De 1 mois, si la durée de présence du salarié est de plus de 3 mois.
Attention : la période d’essai ne peut pas être prolongée du fait du délai de prévenance. La poursuite de la relation de travail à la fin de l’essai afin de respecter ce délai de prévenance fait naître un nouveau CDI qui ne peut être rompu que par un licenciement.
Comment se finit la période d’essai ?
Si la période d’essai est concluante, le contrat de travail se poursuit sans que la réalisation d’aucune formalité ne soit nécessaire.
Vous avez des questions liées à vos droits et devoirs de chef d’entreprise de coiffure ? Adhérez à l’UNEC et bénéficiez dès à présent de l’accompagnement de nos experts juridiques et de formations business conçues exclusivement pour les chefs d’entreprise de coiffure. Rejoignez en quelques clics les milliers de professionnels qui font confiance à l’UNEC !