Réglementation en salon de coiffure : les droits et devoirs des clients


Publié le 30 mars 2022

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Dans un salon, le quotidien est fait d’actes routiniers, mais aussi d’aléas et de situations imprévues. C’est pourquoi il est très important, avant d’ouvrir un salon de coiffure, de connaître la réglementation générale s’appliquant aux gérants et aux clients. Découvrez en détail les droits et les devoirs de votre clientèle en fonction des situations. Cette aide juridique pour salons de coiffure, axée sur leur fonctionnement, vous permettra non seulement de savoir comment répondre correctement aux requêtes fréquentes de vos clients, mais aussi de gérer au mieux les éventuels incidents.

Les règles liées à l’affichage des prix et à la facturation

L’affichage des prix en salon de coiffure est-il obligatoire ?

La réponse est oui ! Selon l’article L211-1 du Code du commerce, l’affichage des tarifs des prestations proposées dans votre salon de coiffure fait partie des obligations réglementaires. Ces prix doivent être affichés de façon claire et visible à l’intérieur du salon, mais aussi en vitrine. Votre clientèle doit en effet pouvoir consulter les tarifs et les comparer avant de se décider à entrer. Concernant l’affichage des prix en vitrine, la réglementation diffère légèrement entre les salons mixtes et les salons unisexes. Les premiers sont tenus d’afficher à l’extérieur le tarif d’au moins 20 prestations (10 pour hommes et 10 pour femmes au minimum). Les salons dédiés spécifiquement aux hommes ou aux femmes n’ont quant à eux pas besoin d’afficher plus de 10 prestations courantes tarifées sur leur devanture.

Émission de factures et de devis : dans quels cas ?

Dans certains cas, vos clients peuvent vous demander une facture ou un devis. L’émission de facture n’est pas obligatoire pour les règlements inférieurs à 25 euros TTC. Au-delà de cette somme, le client peut en revanche exiger une facture de votre part. Le salon est en effet tenu de délivrer ce document en double exemplaire avant un paiement supérieur à 25 euros. Toute facture doit alors comporter la date et le lieu de la prestation, la quantité et le prix du service ainsi que les montants hors taxes et toutes taxes comprises (TTC).

Quant aux devis, ils ne sont pas obligatoires, mais peuvent être demandés par le client dans des cas spécifiques, par exemple pour des prestations particulières individuelles (coiffure pour mariage ou pour cérémonie). Il vaut alors mieux répondre à leur demande afin d’éviter tout litige sur le prix facturé après le service.

Coupe « ratée », réaction allergique : quels sont les droits du client ?

Client insatisfait de sa coupe de cheveux : que faire ?

Il peut arriver qu’un client soit déçu du travail réalisé sur ses cheveux. Une coupe considérée comme ratée, une couleur trop vive à son goût ou une frange coupée trop court font partie des situations fréquemment vécues en salon de coiffure. Le client a-t-il toutefois le droit de refuser de payer une prestation dont il n’est pas satisfait ? La réponse est non. En tant que coiffeur, vous êtes en effet tenu à une obligation de moyens et non de résultat. En d’autres termes, vous avez la charge de répondre à la demande du client du mieux possible, mais vous ne pouvez pas être considéré comme responsable d’un résultat qui ne lui convient pas. À moins que le travail ait été réalisé par un apprenti sans surveillance (ce qui peut être considéré comme une faute professionnelle vis-à-vis du client), ce dernier a l’obligation de régler le service. Pour rester commercial et conserver la confiance de votre clientèle, la meilleure chose à faire dans ce cas de figure est de trouver un consensus et d’arranger la situation à l’amiable. Vous pouvez par exemple proposer au client une reprise de coupe ou de couleur gratuite.

Mon client a fait une réaction allergique : que faire ?

Si un client fait une réaction à l’un des produits utilisés sur sa chevelure (rougeurs, boutons, pertes de mèches…), votre responsabilité en tant que professionnel peut alors être engagée. Tout coiffeur a en effet un devoir de conseil envers sa clientèle, selon l’article L 112-1 du Code de la consommation. Avant toute application de produit, vous devez donc prévenir votre client des éventuels risques et effets secondaires possibles. Un diagnostic préalable du cheveu doit vous permettre de l’alerter contre l’usage de certains soins ou substances inadaptés. Il en est de même pour les défrisages, les permanentes et autres services délicats pour lesquels vous devez expliquer en amont à vos clients les tenants et les aboutissants. Mieux vaut refuser une prestation sur une chevelure trop abîmée ou trop fine plutôt que de risquer de porter préjudice à un client. En cas de litige, vous devrez pouvoir prouver qu’il avait été prévenu des risques. Il est donc fortement recommandé d’afficher les mises en garde dans votre salon de façon évidente.

Réglementation en salon de coiffure : comment réagir en cas d’incident (chute, vol, objet cassé)

Ouvrir un salon de coiffure implique de répondre à certaines obligations légales permettant d’assurer la sécurité de votre clientèle. Ainsi, si l’un de vos clients glisse un jour sur le sol mouillé de votre salon et se tord la cheville, il en va de votre responsabilité conformément à l’article 1384 du Code civil. Vos locaux ne sont en effet pas censés représenter un danger pour vos clients. De plus, l’obligation pour les salons de coiffure de s’équiper d’un revêtement de sol non glissant est effective depuis le 1er janvier 2015. En cas d’incident de cette nature, le client vous fera parvenir une déclaration d’accident dans les 5 jours qui suivent. Votre assurance professionnelle devra alors se charger de lui verser une indemnisation.

Le sac, le manteau ou l’écharpe de votre client a été volé dans le vestiaire ? C’est encore une fois à vous, en tant que professionnel, de réparer le préjudice subi. Les affaires que vous confient vos clients sont en effet sous votre entière responsabilité. En cas de vol ou de perte, vous êtes donc tenu de les dédommager (via votre assurance) de manière forfaitaire ou selon la valeur d’achat si une facture peut vous être fournie.

En revanche, si votre client cause lui-même un incident et abîme du matériel par inadvertance (chute de sèche-cheveux par exemple), c’est à lui de vous dédommager via son assurance responsabilité civile. Pour cela, vous devrez effectuer une déclaration chacun de votre côté auprès de votre compagnie d’assurance respective, dans les 5 jours qui suivent l’accident. Vous serez alors remboursé par l’assurance de votre client à hauteur de la valeur de l’objet cassé.

Un client a-t-il le droit d’exiger un coiffeur en particulier ?

Cette question est très fréquente parmi les clients des salons de coiffure : « Puis-je choisir le coiffeur qui s’occupera de moi ? » En théorie, rien n’oblige un gérant de salon à réserver tel ou tel prestataire sur demande d’un client. La réglementation des salons de coiffure stipule en effet que le rendez-vous est pris auprès de l’établissement dans sa globalité, et non auprès d’un coiffeur en particulier. Vos clients ne peuvent donc pas exiger d’être coiffés par le coiffeur de leur choix. Toutefois, si la possibilité de choisir son coiffeur fait partie des privilèges que vous mettez en avant dans votre publicité, vous êtes alors bien sûr tenu d’honorer cet engagement. 

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Mon salarié me demande un congé formation, quelles sont les règles ? Le propriétaire de mon salon souhaite dénoncer mon bail, que puis-je faire ? Dois-je faire contrôler mes installations électriques tous les ans ? Ma cliente conteste sa couleur et demande un remboursement, quels sont mes droits ? Nombreuses sont les questions liées à une réglementation que vous allez vous poser dans l’exercice de votre métier de coiffeur et de chef d’entreprise. Le service juridique de l’UNEC composé de juristes spécialisés sur les activités de coiffure accompagne au quotidien des milliers de professionnels adhérents à l’UNEC : pourquoi pas vous ?